LEE Bae – Sculpture-Peinture au Musée de la Cohue de Vannes (56) jusqu’au 6 novembre 2016

lee-bae-1

LEE Bae investit le passage central de La Cohue le temps d’un été alors qu’au Domaine de Kerguéhennec, l’artiste est intervenu dans la nef de la chapelle, tout en usant de la charpente du lieu. (Lee Bae : prononcez Li Bai)

Interview de Marie-Françoise Le Saux – Conservateur du Musée de la Cohue de Vannes

Exposition en accès libre dans le passage central du musée

à voir du 23 avril au 6 novembre 2016

 lee-bae-2

Né à Chung-Do (Corée du sud) en 1956, LEE Bae étudie à l’école des Beaux-Arts de Séoul. En 1990, il arrive à Paris et devient l’assistant de l’artiste international coréen LEE Ufan. Largement reconnu dans son pays natal, il a présenté ses oeuvres dans de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Il déploie son travail à travers de multiples supports et matériaux, parmi lesquels la peinture à l’huile sur toile, les agrafes sur toile et surtout le charbon, qu’il aborde sous différentes formes.

LEE Bae s’inscrit dans la jeune génération du mouvement monochrome Dansaekhwa, apparu à la fin des années cinquante, qui se fonde sur un rapport harmonieux de l’homme avec la nature et sur un engagement du corps dans l’acte créatif. Certaines de ses peintures témoignent également de l’influence de l’oeuvre de Simon Hantaï et de Pierre Soulages.

La notion d’énergie est essentielle dans ses créations : l’énergie du geste pictural mais également celle contenue dans les matériaux, notamment le charbon, qui tient une place de premier plan dans son oeuvre. De cette matière « née du feu et qui sert à le rallumer », comme il le souligne, LEE Bae explore les propriétés plastiques autant que la symbolique, très présente dans les cultures asiatiques.

L’artiste raconte que ce medium fut d’abord choisi par défaut. Fraîchement arrivé en France, il n’avait pas les moyens de se procurer les fournitures souhaitées et se tourna alors vers cette matière à la fois organique et transformée par l’homme. (…) LEE Bae utilise ce matériau dans des oeuvres en deux et trois dimensions. À l’état de poudre, le charbon offre d’incomparables qualités de noirs, d’ailleurs exploitées pour la fabrication de l’encre de Chine. (…) La dimension sculpturale de ce matériau s’affirme avec des installations impliquant des « paquets » de charbon étroitement serrés par des élastiques noirs, que l’artiste présente simplement posés au sol.

 lee-bae-3

Le travail de LEE Bae résonne en effet d’une forte dimension symbolique liée à la dimension de régénération du charbon, et à sa fonction protectrice et purificatrice dans la tradition coréenne.

Durant l’exposition, est également présenté un film relatif au rituel de la célébration de la Nouvelle Lune pratiqué notamment dans son village natal à l’occasion de fêtes populaires célébrées quinze jours après le nouvel an chinois. On élève un monticule de cinq à six mètres fait de branchages auxquels on met le feu, dans une action de purification et de fertilisation liée au passage vers la nouvelle année.