38ème Rencontres Transmusicales de Rennes 2016 – Le Bilan

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Bilan des 38ème Rencontres Transmusicales de Rennes – édition 2016

 

TRANSMUSICALES 2016

Le Bon Cru

Les Transmusicales, c’est une tambouille aux épices à priori incompatibles.

Jean-Louis Brossard, le directeur artistique, s’en tape le coquillard : il fouine sur le Net, dans les festivals, sur CD ou vinyles pour finalement confronter chaque année tous les styles musicaux pendant cinq jours, à Rennes, début décembre.

Certains, malgré la multitude d’arômes, souligneront le manque de saveur de la mixture (le début des années 2010 fut en effet assez fade). Pourtant, depuis 2015, la potion reprend vigueur. Celle consommée début décembre a ravi 33 000 spectateurs au Parc des Expositions (St Jacques de La Lande), et des centaines d’autres, notamment au Liberté, à l’Ubu et au Théatre du Vieux St-Etienne (trois sites en centre-ville de Rennes).

Au gré de la programmation d’une centaine de groupes sur 21 scènes, on note l’étonnante performance de Niño De Elche (ninodeelche.net) : en trio basse, guitare et chant, soutenu par une programmation rythmique vintage, le chanteur d’Elche a envoûté le parc expo en projetant la tradition vocale hispanique dans un paysage électronique sombre et captivant (on pense parfois à Brian Eno – cf. sa collaboration avec David Byrne en 1981 sur l’album My Life in The Bush Of Ghosts – ou aux premiers albums de Rachid Taha produits par Steve Hillage).

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(Niño De Elche – crédit Nicolas Joubard)

La cold wave et l’«industrielle» ne sont pas mortes : les Chinois de Stolen (stolenstolen.bandcamp.com) ont assimilé tous les fondamentaux des aînés, le fantôme de Der Kowalski ou DAF rodant dans les parages. Rock-cliché pour certains («Suicide» et «Emergency» déclamés ad lib par le chanteur) mais soutenu par une rythmique cinglante et un light show efficace.

Quant au groove, il s’installe aux Trans. Les Californiens de Con Brio (thebandconbrio.com) adulent le funk américain des seventies. Le chanteur Ziek McCarter pousse l’octave à la Prince, chaloupe ou s’agite frénétiquement sur les saillies cuivrées et les solos de synthé kitsch et déroutants, un poil complaisants.

Au même rayon, notons la prestation académique mais efficace des Portuguais Marta Ren & The Groovelets : bons musiciens, voix soul rocailleuse sur des mélodies sagement 60s.

La palme de la délicatesse revient aux trois chanteuses sud-coréennes de The Barberettes, fascinées par le Doo-Wop américain 50s et la pop 60s. Le répertoire, composé de reprises de The Ronettes, The Beach Boys ou The Chordettes, charme sans lasser, l’harmonie subtile des trois voix et la maîtrise de l’interprétation rendant l’exercice tout à fait délicieux.

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(The Barberettes – crédit Nicolas Joubard)

 

Plus tôt dans la journée, les concerts du Théatre du Vieux St-Etienne, malgré le froid glacial dans la chapelle, ont permis d’apprécier les signatures du label La Souterraine dont Barbagallo et sa pop sage mais subtile.

On regrette de n’avoir pu assister au concert de Lucky Chops, Brass Band encensé par les confrères, des festifs No Zu et BCUC, mais la multitude de prestations et de lieux laissera, comme chaque année, des regrets au festivalier incapable de s’abreuver à toutes les sources transmusicales.

La perspective d’un nouveau foisonnement des styles en décembre 2017 suffit à consoler les plus chagrins.

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(Stolen – crédit Nicolas Joubard)

Bilan de Philippe Danone de Radio Korrigans

 

www.lestrans.com/

 

Les Transmusicales 2016 en chiffres

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Rendez-vous en décembre 2017 pour les 39ème Rencontres Transmusicales de Rennes – Evènement Incontournables ! (et en 2018 les 40èmes !)

Merci à Jean-Louis Brossard et à toute son équipe pour leur professionnalisme et leur accueil pendant et avant les Trans !